Formateurs : et si l’IA nous rendait plus humain !

L'IA et la formation

Imaginez un formateur délesté des corrections répétitives et des feuilles d’émargement interminables. Au lieu de passer ses soirées à éplucher des copies, il pourrait consacrer ce temps à identifier plus finement les besoins de ses apprenants, à proposer des retours constructifs et à échanger avec eux sur leurs difficultés. Un luxe ? Peut-être. Mais un luxe rendu possible justement par l’IA, qui se charge des tâches rébarbatives et accélère les processus les plus fastidieux. En contrepartie de ce temps gagné, le formateur d’aujourd’hui (et de demain) embarque une nouvelle mission : apprendre à manier l’IA avec prudence, expliquer ce que sont les biais algorithmiques, aider les apprenants à choisir leurs sources d’information, voire glisser un petit « n’oubliez pas de vérifier que votre super chatbot ne vous raconte pas n’importe quoi ! ».

Car c’est bien dans la relation pédagogique que l’IA chamboule les codes. Finie la posture verticale du « sachant » face à ceux qui ne savent pas. Désormais, un apprenant un peu curieux peut trouver les réponses en ligne, et même se faire aider par des outils sophistiqués. Du coup, le formateur devient plus un guide, un accompagnateur qui encourage l’autonomie et la réflexion critique. Un brin vexant ? Pas du tout ! Cela remet en lumière les compétences relationnelles, l’écoute, l’empathie, bref, tout ce qui fait le sel du métier… et qu’un robot, malgré ses circuits, ne maîtrise pas encore.

Du côté des apprenants, l’IA vient aussi bousculer l’accès au savoir. Parcours personnalisés, exercices adaptatifs, feedback instantané… ça fait rêver, non ? Mais il ne faudrait pas oublier le revers de la médaille : apprendre à vérifier la fiabilité des informations, à questionner l’outil au lieu d’avaler tout cru ce qu’il raconte. Bref, développer un esprit critique.

En fin de compte, c’est l’usage qu’on fait de l’IA qui importe, et pas l’IA elle-même. En adoptant une approche équilibrée, le formateur profite de l’automatisation pour se consacrer à l’humain, et l’apprenant gagne en autonomie tout en développant son discernement. Résultat : un grand terrain de jeu collectif, où formateurs et apprenants avancent main dans la main… avec l’IA, et non contre elle.

Échangeons ensemble

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Armand CANET